Jankélévitch émerge dans une France en mutation, né en 1903 à Bourges dans une famille juive d'origine russe. Son parcours est marqué par la montée du nazisme et la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle il est destitué de ses fonctions universitaires et s'engage dans la Résistance.
Ces expériences façonnent profondément sa position sur l'imprescriptibilité des crimes nazis et son refus de toute réconciliation avec leurs responsables. Sa pensée se développe au croisement de plusieurs influences : la philosophie morale et métaphysique (notamment Bergson à l'École Normale Supérieure), l'existentialisme (qu'il aborde avec distance critique), et une dimension esthético-mystique où la musique et le concept du "je-ne-sais-quoi" occupent une place centrale.
Son œuvre philosophique se déploie principalement autour de trois axes : la philosophie morale, illustrée par "Le Traité des vertus" (1949), où il explore les nuances de la conscience morale et l'importance d'une vie guidée par le cœur ; l'engagement politique contre le mal radical du nazisme et pour l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité ; et une réflexion continue sur la temporalité et la condition humaine, où le temps, la mort et l'amour sont des thèmes centraux.
Sa pensée, qui allie réflexion éthique profonde et engagement moral actif, continue d'influencer la philosophie morale, l'esthétique et la réflexion sur la mémoire collective.
"L’équité (...) donne de l’air à la justice."
— justicePour Jankélévitch, l”équité est le souffle qui anime la justice. Elle lui apporte une dimension humaine et sensible, permettant de prendre en compte les particularités individuelles et les nuances du cas. L”équité donne "de l”air" à la justice, en faisant émerger un système plus juste et plus compréhensif.
Le temps ordinaire est source d'inquiétude
Certains instants nous font sortir du temps
Donc le bonheur est dans ces instants d'éternité
L'acte moral est un commencement absolu
Le devoir fournit l'occasion de ce commencement
Donc le devoir permet la moralité