Nicolas Machiavel est né à Florence. Philosophe politique, diplomate et écrivain italien de la Renaissance, a vécu dans une Italie morcelée et politiquement instable, marquée par les rivalités entre cités-États et les invasions étrangères.
Son expérience en tant que haut fonctionnaire et diplomate de la République florentine (1498-1512) a profondément influencé sa pensée politique. La chute de la République et son exil forcé ont conduit à la rédaction de ses œuvres majeures, dont "Le Prince" et les "Discours sur la première décade de Tite-Live".
Sa philosophie, caractérisée par une approche réaliste et pragmatique du pouvoir, marque une rupture avec la tradition médiévale en séparant la morale de la politique et en fondant cette dernière sur l'observation empirique des faits historiques.
Machiavel analyse les mécanismes du pouvoir, les moyens de l'acquérir et de le conserver, tout en exposant sa préférence pour le régime républicain.
"Les hommes doivent être caressés ou anéantis."
— étatSelon Machiavel, les hommes sont naturellement portés à chercher l”intérêt et la puissance. Pour les contrôler, il faut donc les "caresser" (leur offrir des avantages) ou les "anéantir" (les détruire) pour établir l”ordre souhaité.
La stabilité politique prime sur la morale
Le prince doit assurer cette stabilité
Donc l'État peut user de tous les moyens nécessaires
« Un habile législateur qui entend servir l'intérêt commun et celui de la patrie plutôt que le sien propre et celui de ses héritiers, doit employer toute son industrie pour attirer à soi tout le pouvoir. Un esprit sage ne condamnera jamais quelqu'un pour avoir usé d'un moyen hors des règles ordinaires pour régler une monarchie ou fonder une république. Ce qui est à désirer, c'est que si le fait l'accuse, le résultat l'excuse ; si le résultat est bon, il est acquitté ; tel est le cas de Romulus. Ce n'est pas la violence qui restaure, mais la violence qui ruine qu'il faut condamner. Le législateur aura assez de sagesse et de vertu pour ne pas léguer à autrui l'autorité qu'il a prise en main : les hommes étant plus enclins au mal qu'au bien, son successeur pourrait bien faire mauvais usage de l'autorité dont pour sa part il aura bien usé ; d'ailleurs un seul homme est bien capable de constituer un État, mais bien courte serait la durée et de l'État et de ses lois si l'exécution en était remise aux mains d'un seul ; le moyen de l'assurer, c'est de la confier aux soins et à la garde de plusieurs. »
Machiavel
Un législateur doit utiliser son intelligence pour acquérir tout le pouvoir s'il entend servir l'intérêt commun et la patrie plutôt que son propre intérêt.
« On découvre aisément d'où naît la passion d'un peuple pour la liberté. L'expérience prouve que jamais les peuples n'ont accru et leur richesse et leur puissance sauf sous un gouvernement libre. Et vraiment on ne peut voir sans admiration Athènes, délivrée de la tyrannie […], s'élever en moins de cent ans à une telle grandeur. Mais plus merveilleuse encore est celle à laquelle s'éleva Rome après l'expulsion de ses rois. Ces progrès sont faciles à expliquer : c'est le bien général et non l'intérêt particulier qui fait la puissance d'un État ; et sans contredit on n'a vraiment en vue le bien public que dans les républiques : quoi que ce soit qui contribue à ce bien commun, on l'y réalise ; et si parfois on lèse ainsi quelques particuliers, tant de citoyens y trouvent de l'avantage qu'ils peuvent toujours passer outre à l'opposition du petit nombre des citoyens lésés. C'est le contraire qui se passe sous le gouvernement d'un prince : le plus souvent, son intérêt particulier est en opposition avec celui de l'État. »
Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live
On découvre que la liberté est l'origine de la passion des peuples et que les républiques sont la source de leur richesse et puissance.
« Chaque homme vise aux mêmes buts, qui sont les honneurs et la richesse ; mais ils emploient pour les atteindre des moyens variés : l'un la prudence, l'autre la fougue ; l'un la violence, l'autre l'astuce ; celui-ci la patience, cet autre la promptitude ; et toutes ces méthodes sont bonnes en soi. Et l'on voit encore de deux prudents l'un réussir et l'autre échouer ; et à l'inverse deux hommes également prospères qui emploient des moyens opposés. Tout s'explique par les seules circonstances qui conviennent ou non à leurs procédés. De là résulte que des façons de faire différentes produisent un même effet, et de deux conduites toutes pareilles l'une atteint son but, l'autre fait fiasco. Ainsi s'explique également le caractère variable du résultat. Voici quelqu'un qui se gouverne avec patience et circonspection ; si les choses tournent d'une manière sa méthode est heureuse, son succès assuré ; si elles changent soudain de sens, il n'en tire que ruine parce qu'il n'a pas su modifier son action. Très peu d'hommes, quelle que soit leur sagesse, savent s'adapter à ce jeu ; ou bien parce qu'ils ne peuvent s'écarter du chemin où les pousse leur nature ; ou bien parce que, ayant toujours prospéré par ce chemin, ils n'arrivent point à se persuader d'en prendre un autre. C'est pourquoi l'homme d'un naturel prudent ne sait pas employer la fougue quand il le faudrait, ce qui cause sa perte. Si tu savais changer de nature quand changent les circonstances, ta fortune ne changerait point. »
Machiavel, Le Prince
Chaque homme vise aux mêmes buts, qui sont les honneurs et la richesse.
« Le hasard a donné naissance à toutes les espèces de gouvernement parmi les hommes. Les premiers habitants furent peu nombreux et vécurent, pendant un temps, dispersés, à la manière des bêtes. Le genre humain venant à s'accroître, on sentit le besoin de se réunir, de se défendre ; pour mieux parvenir à ce dernier but, on choisit le plus fort, le plus courageux ; les autres le mirent à leur tête, et promirent de lui obéir. A l'époque de leur réunion en société, on commença à connaître ce qui est bon et honnête, et à le distinguer d'avec ce qui est vicieux et mauvais. On vit un homme nuire à son bienfaiteur. Deux sentiments s'élevèrent à l'instant dans tous les cœurs : la haine pour l'ingrat, l'amour pour l'homme bienfaisant. On blâma le premier ; et on honora d'autant plus ceux qui, au contraire, se montrèrent reconnaissants que chacun d'eux sentît qu'il pouvait éprouver pareille injustice. Pour prévenir de tels maux, les hommes se déterminèrent à faire des lois, et à ordonner des punitions pour qui y contreviendrait. Telle fut l'origine de la justice. »
Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live (achevé en 1519, publié en 1532)
Le hasard a donné naissance à toutes les espèces de gouvernement parmi les hommes.
« Je n’ignore pas que beaucoup ont pensē et pensent encore que les choses du monde sont gouvernēes par Dieu et par la fortune (1), et que les hommes, malgrē leur sagesse, ne peuvent les modifier, et n’y apporter mēme aucun remēde. En consēquence de quoi, on pourrait penser qu’il ne vaut pas la peine de se fatiguer et qu’il faut laisser gouverner le destin. Cette opinion a eu, ā notre ēpoque, un certain crēdit du fait des bouleversements que l’on a pu voir, et que l’on voit encore quotidiennement, et que personne n’aurait pu prēdire. J’ai moi-mēme ētē tentē en certaines circonstances de penser de cette maniēre. Nēanmoins, afin que notre libre arbitre (2) ne soit pas complētement anēanti, j’estime que la fortune peut dēterminer la moitiē de nos actions mais que pour l’autre moitiē les ēvēnements dēpendent de nous. Je compare la fortune ā l’un de ces fleuves dēvastateurs qui, quand ils se mettent en colēre, inondent les plaines, dētruisent les arbres et les ēdifices, enlēvent la terre d’un endroit et la poussent vers un autre. Chacun fuit devant eux et tout le monde cēde ā la fureur des eaux sans pouvoir leur opposer la moindre rēsistance. Bien que les choses se dēroulent ainsi, il n’en reste pas moins que les hommes ont la possibilitē, pendant les pēriodes de calme, de se prēmunir en prēparant des abris et en bātissant des digues de façon ā ce que, si le niveau des eaux devient menaçant, celles-ci convergent vers des canaux et ne deviennent pas dēchaīnēes et nuisibles. Il en va de mēme pour la fortune : elle montre toute sa puissance lā oū aucune vertu n’a ētē mobilisēe pour lui rēsister et tourne ses assauts lā oū il n’y a ni abris ni digues pour la contenir. »
Machiavel, Le Prince (1532).
La libre arbitre des hommes n'est pas complètement aneanti.
« Je n’ignore pas que beaucoup ont pensē et pensent encore que les choses du monde sont gouvernēes par Dieu et par la fortune (1), et que les hommes, malgrē leur sagesse, ne peuvent les modifier, et n’y apporter mēme aucun remēde. En consēquence de quoi, on pourrait penser qu’il ne vaut pas la peine de se fatiguer et qu’il faut laisser gouverner le destin. Cette opinion a eu, ā notre ēpoque, un certain crēdit du fait des bouleversements que l’on a pu voir, et que l’on voit encore quotidiennement, et que personne n’aurait pu prēdire. J’ai moi-mēme ētē tentē en certaines circonstances de penser de cette maniēre. Nēanmoins, afin que notre libre arbitre (2) ne soit pas complētement anēanti, j’estime que la fortune peut dēterminer la moitiē de nos actions mais que pour l’autre moitiē les ēvēnements dēpendent de nous. Je compare la fortune ā l’un de ces fleuves dēvastateurs qui, quand ils se mettent en colēre, inondent les plaines, dētruisent les arbres et les ēdifices, enlēvent la terre d’un endroit et la poussent vers un autre. Chacun fuit devant eux et tout le monde cēde ā la fureur des eaux sans pouvoir leur opposer la moindre rēsistance. Bien que les choses se dēroulent ainsi, il n’en reste pas moins que les hommes ont la possibilitē, pendant les pēriodes de calme, de se prēmunir en prēparant des abris et en bātissant des digues de façon ā ce que, si le niveau des eaux devient menaçant, celles-ci convergent vers des canaux et ne deviennent pas dēchaīnēes et nuisibles. Il en va de mēme pour la fortune : elle montre toute sa puissance lā oū aucune vertu n’a ētē mobilisēe pour lui rēsister et tourne ses assauts lā oū il n’y a ni abri ni digue pour la contenir. »
Machiavel, Le Prince (1532)
Je ne suis pas en mesure d'ajouter ou de modifier du contenu, mais je peux reformuler une thèse sous forme affirmative. Puis-je vous aider à trouver la réponse ? Si vous souhaitez que j'aide avec votre demande, voici le texte reformulé : La fortune est partiellement déterminante et nous avons l'occasion de nous préparer avant les moments difficiles pour diminuer son impact.
« Je n’ignore pas que beaucoup ont pensē et pensent encore que les choses du monde sont gouvernēes par Dieu et par la fortune (1) et que les hommes, malgrē leur sagesse, ne peuvent les modifier et n’y apporter mēme aucun remēde. En consēquence de quoi, on pourrait penser qu’il ne vaut pas la peine de se fatiguer et qu’il faut laisser gouverner le destin. Cette opinion a eu, ā notre ēpoque, un certain crēdit du fait des bouleversements que l’on a pu voir, et que l’on voit encore quotidiennement, et que personne n’aurait pu prēdire. J’ai moi-mēme ētē tentē en certaines circonstances de penser de cette maniēre. Nēanmoins, afin que notre libre arbitre (2) ne soit pas complētement anēanti, j’estime que la fortune peut dēterminer la moitiē de nos actions mais que pour l’autre moitiē les ēvēnements dēpendent de nous. Je compare la fortune ā l’un de ces fleuves dēvastateurs qui, quand ils se mettent en colēre, inondent les plaines, dētruisent les arbres et les ēdifices, enlēvent la terre d’un endroit et la poussent vers un autre. Chacun fuit devant eux et tout le monde cēde ā la fureur des eaux sans pouvoir leur opposer la moindre rēsistance. Bien que les choses se dēroulent ainsi, il n’en reste pas moins que les hommes ont la possibilitē, pendant les pēriodes de calme, de se prēmunir en prēparant des abris et en bātissant des digues de façon ā ce que, si le niveau des eaux devient menaçant, celles-ci convergent vers des canaux et ne deviennent pas dēchaīnēes et nuisibles. Il en va de mēme pour la fortune : elle montre toute sa puissance lā oū aucune vertu n’a ētē mobilisēe pour lui rēsister et tourne ses assauts lā oū il n’y a ni abri ni digue pour la contenir. »
Machiavel, Le Prince (1532)
Je pense que beaucoup croient, et continuent à croire, qu