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Anselme

1033 – 1109

Biographie & Contexte

Anselme est né en 1033 à Aoste, dans une région qui faisait alors partie du Royaume de Bourgogne au sein du Saint-Empire romain germanique (précisément, le royaume d'Arles, rattaché au Saint-Empire en 1032, il comprenait notamment avant son rattachement le royaume de Bourgogne et le royaume de Provence).

À cette époque, l'Europe était divisée en de nombreux royaumes et principautés féodales tandis que l'Église catholique avait une grande influence politique et culturelle. Il y avait des tensions entre le pouvoir des rois et celui de l'Église.

Jeune homme, Anselme part étudier en France, d'abord en Bourgogne puis en Normandie. Il devient moine à l'abbaye du Bec en Normandie en 1060. C'était une période où les monastères étaient des centres importants d'éducation et de culture, et où la philosophie et la théologie chrétiennes se développaient beaucoup.

Anselme gravit les échelons et devient abbé du Bec en 1078. Il acquiert une grande réputation de penseur et d'enseignant. En 1093, il est nommé archevêque de Cantorbéry en Angleterre. C'est un poste très important, mais qui l'implique dans des conflits politiques puisque l'Angleterre avait été conquise par les Normands en 1066, ce qui avait changé la structure du pouvoir.

Il y avait des tensions entre les rois anglais et l'Église sur le contrôle des nominations ecclésiastiques (la "querelle des investitures"). Anselme s'oppose aux rois Guillaume II et Henri Ier sur ces questions.

Il est exilé deux fois (1097-1100 et 1105-1107) pour avoir défendu l'autorité de l'Église face au pouvoir royal. Pendant ce temps, Anselme développe sa philosophie et sa théologie. Il est considéré comme l'un des fondateurs de la scolastique, une méthode de pensée qui cherche à concilier la foi chrétienne et la raison.

Anselme meurt en 1109. Il est plus tard canonisé (déclaré saint) et nommé Docteur de l'Église, ce qui montre l'importance de sa pensée pour le catholicisme.

Textes à l'étude

le choix entre rectitude et vie
Extrait de : De la Concorde

« Prenons maintenant un exemple où apparaissent une volonté droite, c'est-à-dire juste, la liberté du choix et le choix lui-même ; et aussi la façon dont la volonté droite, tentée d'abandonner la rectitude, la conserve par un libre choix. Quelqu'un veut du fond du cœur servir la vérité parce qu'il comprend qu'il est droit d'aimer la vérité. Cette personne a, certes, la volonté droite et la rectitude de la volonté ; mais la volonté est une chose, la rectitude qui la rend droite en est une autre. Arrive une autre personne la menaçant de mort si elle ne ment. Voyons maintenant le choix qui se présente de sacrifier la vie pour la rectitude de la volonté ou la rectitude pour la vie. Ce choix, qu'on peut aussi appeler jugement, est libre, puisque la raison qui perçoit la rectitude enseigne que cette rectitude doit être observée par amour de la rectitude elle-même, que tout ce qui est allégué pour son abandon doit être méprisé et que c'est à la volonté de repousser et de choisir selon les données de l'intelligence rationnelle ; c'est dans ce but principalement, en effet, qu'ont été données à la créature raisonnable la volonté et la raison. C'est pourquoi ce choix de la volonté pour abandonner cette rectitude n'est soumis à aucune nécessité bien qu'il soit combattu par la difficulté née de la pensée de la mort. Quoiqu'il soit nécessaire, en effet, d'abandonner soit la vie, soit la rectitude, aucune nécessité ne détermine cependant ce qui est conservé ou abandonné. La seule volonté détermine ici ce qui est gardé et la force de la nécessité ne fait rien là où le seul choix de la volonté opère. »
Anselme, De la Concorde (XIIe siècle)

Thèse

Prenons maintenant un exemple où apparaissent une volonté droite et le choix

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